Gilbert Parisse
GILBERT PARISSE, la moitié de la nationale porte son nom...
Qui était-il?
Pour comprendre le cheminement et le destin tragique de ce jeune
Curgissien qu’était Gilbert Parisse, il convient de replacer le
contexte d'une période douloureuse de l'histoire de France durant
la seconde guerre mondiale.
Bien triste époque en vérité qui a entraîné bien des souffrances pour la plupart
des familles, mais qui a fait place à l'heureuse réconciliation
franco-allemande que nous vivons aujourd'hui au cœur de l'Europe.
De 1940 à 1944 l'occupation allemande fût confrontée à un front de résistance
active. N'ignorant pas les dangers qu'ils couraient, ni la menace sur leur propre vie,
nombreux jeunes gens furent entraînés dans le tourbillon déchirant du conflit et
intégrèrent ainsi des réseaux de résistance tels que les Francs Tireurs et Partisans Français.
Gilbert Parisse fût de ceux-là.
Né le 28 Mars 1920 a Hecq dans l'Avesnois, il arrive à
Curgies en 1935 avec ses parents et ses sœurs Gilberte et
Armande. Leur domicile est situé au 26 Rue Gilbert Parisse
actuellement. Il est Garçon-boucher.
Il a 19 ans, lorsque la guerre éclate. Déporté en 1940 en Allemagne dans le cadre
du service de travail obligatoire, il profite d'une permission pour ne plus repartir, mais vite
repris par les Agents allemands, il est envoyé sur le littoral d'où il s'évade rapidement.
Sans hésiter il s’intègre aux forces de résistance de la région de Valenciennes où son
dévouement et son sens du devoir le placent très vite à la tête de ses camarades de la 5ème
compagnie de FTPF Valenciennes-Raismes.
Promu Chef de groupe alias "Maxime", il accomplira de nombreuse missions
périlleuses (sabotages de voies ferrées, etc...)
Le fait le plus marquant de son engagement est sans conteste la libération de 7 patriotes, tombés aux mains de la Gestapo détenus à la prison civile de Valenciennes (Lycée Watteau) dans l'attente d'être réunis aux autorités allemandes.
Aussi le 3 janvier 1944 à 15 heures, sous un uniforme de gardien de la paix, accompagné d'Ernest Cauvin travesti en gendarme. Gilbert Parisse se présente à la porte de la prison, poussant devant eux 2 autres acolytes simulant deux détenus. Un cinquième restant dehors pour faire le gai. Il s'agit de Paul Dautel, Emile Leroy et Paul Houzelle, les cinq hommes étant désignés pour l'opération. Les gardiens neutralisés, le commando de la 19ème compagnie du "La Marseillaise" libère 7 FTPF dont Salvatore Kölliker alias "Normand" haut responsable du réseau.
Traqué puis reconnu, Gilbert Parisse est arrêté sur le Pont Villars de Valenciennes le 11 janvier 1944 où il reçoit quatre balles dans le ventre. Grièvement blessé, il est capturé par les allemands. Laissé sans soins et torturé sans relâche il sera fusillé le 02 février 1944 au Fort de Bondues. L'un des rares détenus qui n'ait jamais parlé, dira de lui un policier allemand. Il avait 23 ans.
Sa famille n'ayant jamais reçu l'acte officiel du décès, la libération permettre ensuite de leur le corps et d'organiser les obséques.
Elles seront célébrées par l'Abbé Gustave Blangille le lundi 19 septembre 1944 à l'Eglise de Curgies
Une foule nombreuse accompagnait à sa dernière demeure "cet enfant du village", tombé en héros, face à l'ennemi pour la cause de la France, selon les mots de prêtre.
On notait la présence de diverse délégations de groupes de résistances des communes voisines de Saultain, Marly, Valenciennes, Raismes, Saint-Saulve, etc... A l'issu de l'émouvant hommage rendu dans l'église par l'Abbé Blangille, le cortège se dirigea vers le cimetière dans lequel résonnèrent successivement les discours patriotiques de Messieurs Lucien Dime, Maire de la Commune, Léon Berteau au nom des FFI et Salvator Kölliker du Front National.
L'on retiendra ensuite cet extrait du texte de l'Abbé Blangille au moment de le mise au tombeau.
"La croix du souvenir qui domine sa tombe, nous parle d'espérance, de vie future, la vraie vie celle-là, la seule capable de nous comprendre le vrai sens de notre vie."
Texte de Rose-Marie Bultot
(Source: Le Valenciennois Patriote)